Bilan : NORMA au Teatro Comunale de Ferrara

Critique : NORMA au Teatro Comunale de Ferrara, dirigé par le M° Sergio Alapont.

Par William Fratti et Renata Fantoni –


Ferrare 7 avril 2017

Le spectacle présenté à Théâtre municipal de Ferrare, coproduit avec Treviso, utilise des scénographies peintes qui rappellent la mise en scène originale de la première représentation de l'opéra en 1831 signée par Alexandre Sanquirico.

Il est parfois agréable d'assister à ce retour dans le passé, mais s'il n'est pas accompagné d'une direction minutieuse et ponctuelle, il s'avère juste poussiéreux. Malheureusement, le travail de réalisateur de Alexandre Londeï est quasi inexistant, beaucoup plus court que les notes publiées sur le programme. Les idées peuvent être intéressantes, mais elles ne sont pas développées sur scène. On n'assiste donc qu'à une succession d'entrées, de quelques gestes et de sorties. Heureusement, les deux protagonistes féminines se donnent à fond et sont crédibles, tandis que Pollione ressemble à une tarentule et Oroveso semble cloué et immobile. La première entrée du chœur est bonne, alors que pour le reste elle n'est que posée. A cela s'ajoutent les habituels mimes agités, qui peuplent de plus en plus les émissions de province qui ont besoin d'être comblées d'une manière ou d'une autre. appréciable je costumes de Veronica Pattuelli et le luminaires de Roberto Gritti.

Quelques ombres envahissent également la sphère musicale. Sergio Alapont c'est un chef suppléant, avec de beaux moments de bel canto et d'autres plus ennuyeux. Il en va de même pour leOrchestre de la ville de Ferrara, qui produit un son agréable sur certaines pages, alors qu'il est rugueux sur d'autres. Correct mais légèrement fade est le Coro Ensemble Vocale Continuum.

Silvia Dalla Benetta est un Norma délicieux. Elle est annoncée indisposée - on apprendra plus tard sur les réseaux sociaux qu'il s'agit d'une grave infection des voies respiratoires - mais ce désagrément se limite à une vigueur moins veloutée et légèrement amoindrie. Pour le reste, c'est une véritable leçon de bel canto : intonation impeccable, technique parfaite, style raffiné, allure élégante, phrasé éloquent.

Les jeunes Ioulia Gorgula c'est un'Adalgisa doux et délicat, avec une ligne chantante bonne et homogène. Dommage que les notes les plus extrêmes, aussi bien aiguës que graves, soient plutôt imprécises.

Nelson Ebo c'est un Pollione oublier. Excellent matériel vocal mais dénué de technique et chaque note s'éloigne, dénotant des problèmes de toutes sortes sur les vents, le masque, l'appui et le passage.

Les jeunes Volodymyr Tychkov c'est un OROVESO précaire, Valentina Corò est un Clotilde mal accordé, Eder Vincenzo c'est un Flavio acceptable.

 

William Fratti et Renata Fantoni

PHOTOS © MARCO CASELLI NIRMAL