Marc Chagall LE TRIOMPHE DE LA MUSIQUE à la Philharmonie de Paris

Edited by Dalila Calisolo —

Du 13 octobre 2015 au 31 janvier 2016 à la Philharmonie de Paris –

L’exposition de la Philharmonie de Paris intitulée Marc Chagall : Le Triomphe de la musique explore les créations pour la scène de Marc Chagall, les commandes décoratives et architecturales liées à la musique. Sont réunies environ 300 œuvres(peintures, dessins, costumes, sculptures et céramiques), incluant des installations multimédias notamment grâce à un dispositif exceptionnel développé par le Google Lab autour du plafond de l’Opéra de Paris et un ensemble de photographies, pour la plupart inédites, dont celles d’Izis prises dans l’atelier de Marc Chagall dans les années 1960.

Les décors constituent un décor universel réunissant les arts (Musique, Danse, Théâtre, Littérature) dans une approche d’art total, faisant rayonner la culture et la langue yiddish par l’association du spectacle populaire, de la musique, du rythme, du son et de la couleur.

Maquette définitive pour la peinture murale du Metropolitan Opera, Lincoln Art Center, New York : Le Triomphe de la musique(détail), 1966 Tempera, gouache et collage sur papier marouflé sur papier coréen Collection particulière © ADAGP, Paris, 2015 – CHAGALL ®
Maquette définitive pour la peinture murale du Metropolitan Opera,
Lincoln Art Center, New York : Le Triomphe de la musique(détail), 1966
Tempera, gouache et collage sur papier marouflé sur papier coréen
Collection particulière
© ADAGP, Paris, 2015 – CHAGALL ®

Les nombreuses esquisses inédites de ce projet, également présentées dans ce volet de l’exposition, restituent pas à pas la genèse de la création et les différentes étapes de son processus créatif. Dans toute l’œuvre de Chagall, la musique se manifeste par un surprenant éventail de résonances à travers lesquelles notre temps se révèle enchanteur.

Les violons de Chagall

Que de violons dans les toiles de Chagall ! L’instrument fait partie de son histoire familiale: il nait en juillet 1887 dans une famille juive hassidique de Vitebsk au Bélarus, son frère joue de la mandoline et son oncle du violon. Dans la tradition hassidique – un courant prônant le renouveau du judaïsme – musique, danse et transe sont des voies d’accès au divin. Certaines figures de sa jeunesse vont s’ériger en archétypes et peupler ses toiles, ainsi le festif orchestre klezmer (tradition musicale des juifs ashkénazes), l’oiseau, symbole d’inspiration, ou le violoniste, qui figure le juif errant.

Le dispositif de l'exposition à la Philharmonie pour apprécier le plafond de l'Opéra Garnier signé Chagall.
Le dispositif de l’exposition à la Philharmonie pour apprécier le plafond de l’Opéra Garnier signé Chagall.

© Jacques Demarthon / AFP

Dispositif exceptionnel pour apprécier le plafond de l’Opéra Garnier

L’exposition à la Philharmonie débute par une salle entière dédiée au plafond de l’Opéra Garnier commandé en 1963 par le ministre de la Culture André Malraux, et remonte ensuite le temps vers les années de jeunesse à Vitebsk.

Une chronologie inversée qui peut dérouter, mais qui s’explique par la hauteur de plafond nécessaire pour projeter un film exceptionnel: grâce à un drone, les moindres détails du plafond de l’Opéra inauguré en 1964 ont été numérisés en haute définition par Google. Montées en travelling, les images zooment sur la toile peinte en hommage au panthéon musical personnel de l’artiste, soit 14 compositeurs, et l’accompagnent de la musique correspondante: Carmen pour Bizet, La Flûte enchantée pour Mozart etc.

En parallèle, les nombreuses esquisses inédites de ce projet restituent pas à pas la genèse de la création et les différentes étapes de son processus créatif.

Les décors et costumes pour l’opéra

Marc Chagall a fabriqué de nombreux décors et costumes pour l’opéra. Parmi les 270 oeuvres exposées (peintures, dessins, sculptures, céramiques et costumes), plusieurs dizaines sont des costumes somptueux prêtés par le Metropolitan Opera de New York pour “L’Oiseau de feu” et “La Flûte enchantée”, mais aussi par l’Opéra de Paris pour “Daphnis et Chloé”.

Des masques imaginés par Chagall pour "L'Oiseau de Feu" exposés à la Philharmonie
Des masques imaginés par Chagall pour “L’Oiseau de Feu” exposés à la Philharmonie

© Jacques Demarthon / AFP

L’immense panneau “Le Triomphe de la Musique”

Dans les années 60, Chagall se consacre à la réalisation de grands projets décoratifs. Dans un geste de réconciliation, lui, le juif qui avait dû quitter la France occupée pour New York, réalise un grand panneau pour le foyer du Théâtre de Francfort, “Commedia dell’arte”. A New York, il réalise deux immenses panneaux en 1966 pour le Lincoln Center, “Le Triomphe de la musique” et “Les sources”, qui donnent leur nom aux deux expositions organisées en parallèle cet automne, à la Philharmonie et à la Piscine de Roubaix (24 octobre au 31 janvier).

“La Boîte à Chagall”, hymne à la danse et à la musique

L’exposition se clôt sur les panneaux décoratifs réalisés par Chagall en 1920 pour le Théâtre d’Art juif de Moscou, à l’époque un instrument d’affirmation de la culture yiddish en Russie. Les décors, surnommés “la boîte à Chagall “, sont un hymne coloré à la danse, la musique et la culture yiddish. Ils ont échappé miraculeusement à la terreur stalinienne, entrant en 1949 sous un titre erroné dans les collections de la Galerie nationale Tretiakov de Moscou.

 

Commissariat scientifique : Ambre Gauthier
Directeur musical : Mikhaïl Rudy

Marc Chagall : le Triomphe de la Musique
Du 13 octobre 2015 au 31 janvier 2016
Philharmonie de Paris
Parc de La Villette

SOURCE AND PHOTOS PHILHARMONIE DE PARIS, CULTUREBOX, © Jacques Demarthon / AFP